L’intervention du Président de la République va se dérouler après le délai de 100 jours qu’il s’était fixé pour apaiser la France.
Quoi que l’on pense, que l’on soit pro-Macron, anti-Macron ou simplement neutre, les émeutes du début du mois de juillet tendent à démontrer que la France n’est pas apaisée. La mort de ce jeune homme de 17 ans fut le détonateur ; cela aurait pu être un tout autre triste événement.
Tout est rentré dans l’ordre, maintenant il faut réparer les biens privés et publics qui ont été dégradés, voire détruits.
Mais, il ne faut pas croire que cela était un coup de colère passager ; le mal-être est structurel. Effectivement, Emmanuel Macron avait dit qu’il y aurait un avant et un après Covid-19.
Le redémarrage de l’inflation (même si les chiffres montrent un tassement, celle-ci est bien réelle sur les produits de consommation courante). De plus en plus de ménages ne peuvent couvrir les fins de mois. Si les grandes entreprises ont eu des aides durant la Covid non-remboursables, ce n’est pas le cas des TPE et PME qui ont eu, notamment, sans rien demander, des non-prélèvements des charges URSSAF et qui se retrouvent avec des échéanciers que nombre ne peuvent honorer… et c’est le dépôt de bilan.
Pour le moment, tout est calme simplement parce que c’est l’été, la période des vacances, même si nombre de ménages ne peuvent pas partir ou pas très longtemps, ou pas très loin. C’est la coupure estivale. Mais que va-t-il se passer à la rentrée ?
Même le pari des 100 jours est perdu. Emmanuel Macron, comme tous les chefs d’État, ne peut pas rester enfermé dans son château, à simplement sortir pour un déplacement officiel en France ou à l’étranger.
Il se doit de parler aux Français. Ce sera (décalé de 10 jours) la classique interview avec un journaliste de TF1 et un de France 2.
Que peut-il dire pour calmer la France ? Son remaniement ministériel n’est qu’un jeu de chaises musicales, avec pratiquement pas de sortants et donc pratiquement pas de nouveaux entrants. Peut-être fallait-il vraiment remanier, faire sortir presque tous ses ministres et faire entrer des politiques qui ne sont pas de son bord ? Un véritable électrochoc.
Mais là, on prend les mêmes ministres avec, pour certains, une autre casquette (il ne faut pas qu’ils se trompent de ministère en partant de chez eux le matin).
Attendons et écoutons le président Macron, et nous verrons ce qu’il nous promet pour la rentrée.