Comment assurer la surveillance et la maintenance des défibrillateurs ?

Olivier Riffard, Vice-Président de CIRCODEF et chef de produit AIVIA chez PYRESCOM

La Fédération Française de Cardiologie estime à près de 50 000 les victimes d’arrêt cardiaque chaque année en France, et seulement 8% d’entre elles y survivent ! Depuis le décret de 2007 autorisant l’utilisation des défibrillateurs par tous, puis conforté par le décret de 2018 rendant obligatoire ces équipements dans les ERP, plus de 450 000 défibrillateurs ont été installés. Cependant, malgré les obligations de maintenance et de surveillance, on oublie parfois qu’après l’installation, il faut entretenir ces défibrillateurs.

En quoi consistent ces obligations et recommandations ?

Mettre un ou plusieurs défibrillateurs à disposition :

Installer un défibrillateur est un premier pas dans la bonne direction, mais son installation doit répondre à des règles d’efficience… Comment ? En extérieur, quels que soient la marque et le modèle, il est nécessaire de protéger le défibrillateur contre les éléments climatiques (températures, humidité…). Un défibrillateur en veille doit rester entre 0°C et 45°C pour garantir son fonctionnement. Pour contrôler la température et l’humidité, les boitiers de protection avec ventilation sont les seuls boitiers efficaces.

Surveiller son parc de défibrillateurs :

Le décret obligeant les ERP à s’équiper de défibrillateurs inclus l’obligation de maintenance et rappelle les devoirs de l’exploitant concernant le contrôle visuel de l’état fonctionnel des défibrillateurs. Il est même rappelé que les opérations de remplacement des consommables (électrodes et batteries) relèvent de l’exploitation et non de la maintenance.

De nombreuses villes effectuent ces opérations de surveillance en détachant un agent qui visite les sites équipés pour vérifier physiquement leur état de fonctionnement. Il doit également tenir un registre attestant des dates et heures de vérification. Mais quand des villes comme Paris, Marseille, Cahors, Limoges, Villeurbanne, Vénissieux ou des sociétés privées telles la SNCF, Disney… comptent plus de 1 000 défibrillateurs, est-il raisonnable de demander à un (ou plusieurs) agents de vérifier l’état de fonctionnement de chaque défibrillateur ?

Pour les aider, les défibrillateurs connectés et les plateformes correspondantes peuvent automatiser le processus de surveillance et digitaliser les registres. Ainsi, au lieu de passer sur place 1 fois par semaine, les agents de contrôle ne se déplacent qu’en cas de besoin, et pour la maintenance, 1 fois par an.

Assurer la maintenance des défibrillateurs :

Un défibrillateur est un matériel médical et, à ce titre, doit être maintenu dans les règles de l’art. Le décret de 2018 fait état d’une obligation de maintenance préventive annuelle par des professionnels, soit en faisant appel à des sociétés tierces soit en réalisant en interne ces opérations de maintenance préventive.

De nombreux fabricants de défibrillateurs proposent des solutions connectées pour surveiller le bon fonctionnement des défibrillateurs. Il existe également des solutions de supervision au travers de supports connectés qui présentent l’avantage de gérer des parcs multi-marques. Si elles automatisent la surveillance, aucune de ces solutions de supervision ne peut de substituer aux obligations de maintenance. En revanche, elles peuvent aider à la surveillance, et améliorer la réactivité des exploitants en cas de besoin de maintenance.

CIRCODEF : Comité d’Information et de Recommandations pour les Défibrillateurs Automatisés Externes

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