Enquête Observatoire B2V des Mémoires et IFOP réalisée auprès d’un échantillon de 1000 individus, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée, région de résidence et catégorie d’agglomération) Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 26 octobre 2022 au 28 octobre 2022.
Attentats du 13 novembre 2015, Klaus Barbie et attentats de janvier 2015
Parmi les 14 procès retenus et proposés aux sondés, 29% des Français ont cité en premier le procès des attentats du 13 novembre 2015 comme procès français le plus marquant, 15% ont cité en premier le procès Klaus Barbie (1987) et 14% ont cité en premier le procès des attentats de janvier 2015.
Au global, 62% des Français classent le procès des attentats du 13 novembre comme l’un des trois plus marquants de l’histoire depuis 1945, suivi du procès des attentats de janvier 2015 (52%), le procès de Michel Fourniret (37%) et celui de Klaus Barbie (36%).
“La liste des 14 procès retenus et proposés aux sondés aboutit à un classement très clair : le procès des attentats du 13 novembre 2015 est très largement en tête. Au-delà, viennent les procès liés à la Seconde Guerre mondiale (procès Barbie surtout) et ceux de droits-communs. Si l’on examine les variables, même si tous citent le procès dit V13 en premier, c’est particulièrement le cas pour les moins de 35 ans et, dans une moindre mesure, pour les femmes (plus représentées aussi sur le procès Fourniret). C’est aux hommes et aux plus de 35 ans (surtout les 50-64 ans) qu’on doit une plus grande représentation, par rapport à la moyenne, des procès liés à la Seconde Guerre mondiale, et singulièrement du procès Barbie en 1987.” Analyse Denis Peschanski, historien, directeur de recherche au CNRS, membre du Conseil scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires.
“Ce phénomène de condensation mémorielle sur l’importance du procès du 13-Novembre est à rapporter à plusieurs facteurs : la proximité chronologique ; le caractère hors normes dudit procès (10 mois) ; son relai dans les médias ; l’effet de proximité chronologique et générationnel ; et bien sûr le traumatisme majeur que ces attentats eux-mêmes ont représenté pour la société française. La place du procès Barbie dans la tranche d’âge des 50-64 ans pointe le changement de régime mémoriel dont il est un marqueur majeur. C’est alors que s’impose la figure de la victime juive de la persécution et de la déportation comme figure structurante de la mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale en France.” explique Denis Peschanski.
À propos de l’Observatoire B2V des Mémoires
Créé en avril 2013 par le Groupe de protection sociale B2V, l’Observatoire B2V des Mémoires étudie la mémoire sous toutes ses formes : individuelle, collective, numérique… Son Conseil scientifique réunit d’éminents chercheurs en neurosciences et sciences humaines. Les actions menées au sein de ce « laboratoire sociétal » visent à favoriser la prévention à travers deux grands axes : soutenir la recherche et diffuser au plus grand nombre les avancées de la science en vulgarisant l’information scientifique pour faciliter sa compréhension.