Des Français qui se déclarent bien informés mais méconnaissent les avancées en matière de prévention et de dépistage
L’étude révèle que si 8 Français sur 10 se disent spontanément bien informés sur le VIH, seuls 17% estiment être « très » bien informés. Un niveau d’information dont la fragilité se vérifie sur leurs connaissances en matière de prévention et de dépistage.
Concernant la prévention, près de 2/3 des Français (64%) pensent que le préservatif est l’unique mode de prévention contre le VIH.
Un Français sur deux ignore qu’une personne séropositive qui suit correctement son traitement ne transmet pas le VIH (53%) et qu’il existe un traitement préventif afin d’éviter d’être contaminé par le VIH (45%).
Concernant le dépistage du VIH, seule une courte majorité de Français déclare savoir qu’il est gratuit dans tous les laboratoires d’analyses médicales (59%), et ne nécessite pas d’ordonnance (57%).
La prévention en milieu scolaire, vecteur d’information majeur sur le VIH, encore insuffisante aux yeux de nombreux parents
Le niveau d’information très relatif s’explique notamment par un déficit de prévention en milieu scolaire. En effet, 43% des parents de collégiens ou de lycéens estiment que leurs enfants ne sont pas suffisamment sensibilisés en matière de prévention du VIH dans leur établissement, phénomène d’autant plus important dans les petites agglomérations.
Le renforcement de la prévention en milieu scolaire apparaît largement comme le levier d’action prioritaire (46%) pour améliorer le niveau d’information sur le VIH, devant l’augmentation du nombre de campagnes dans les médias (20%).
Des Français qui souhaitent davantage parler de santé liée à leur sexualité avec les professionnels de santé
L’amélioration des connaissances sur le VIH passe aussi par davantage d’échanges en matière de santé sexuelle avec les professionnels de santé. En l’occurrence, les Français considèrent que c’est le rôle de ces professionnels de leur en parler, et tout particulièrement celui du médecin généraliste (93%).
Dans les faits ce rôle ne semble toutefois pas assumé puisque seulement 1/3 des Français (33%) déclarent parler de ce sujet avec leur médecin, au moins de temps en temps.
Plus de 2/3 d’entre eux (68%) souhaiteraient pourtant que les professionnels de santé leur posent des questions de routine sur la santé liée à leur sexualité, à l’instar de ce qui est déjà fait en matière de tabagisme ou d’allergologie. Une volonté d’autant plus appuyée chez les moins de 35 ans (73%).
Pour augmenter le niveau d’information, le Crips rappelle que des solutions existent
“Quand environ 5 000 contaminations au VIH sont découvertes chaque année dans notre pays, il va sans dire que pour atteindre l’objectif du contrôle de l’épidémie d’ici 7 ans, la réponse doit être forte et volontariste. Nous avons là un triple défi : informer pour concrétiser l’accessibilité à la prévention et au dépistage, outiller les jeunes sur l’éducation à la sexualité, et former les professionnels de santé pour leur permettre d’aborder la santé sexuelle en entretien. » Bastien Vibert, responsable des programmes VIH – Crips Île-de-France
> Afin d’augmenter le niveau d’information des professionnels de santé de première ligne, le Crips Île-de-France et vih.org proposent une troisième édition de la brochure d’actualisation des connaissances “Le VIH aujourd’hui, les clefs pour comprendre – Édition 2024”.
> Le Crips demande le respect des trois séances d’éducation à la sexualité prévues dans la loi du 4 juillet 2001. L’association en assure environ 1 800 par an en Île-de-France.
À propos du Crips Île-de-France
Acteur reconnu de la prévention et de la promotion de la santé sur le territoire francilien, le Crips Île-de-France (Centre régional d’information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes), association déclarée d’intérêt général et organisme associé de la Région Île-de-France, intervient dans deux domaines : la santé des jeunes et la lutte contre le virus du sida.